Du premier jet à peine relu, comme d'habitude, le temps de ce nano :
"— Ne pas suivre votre mari dans son délire, Georgette, ce n’est pas le trahir. Bien au contraire !
— C’est pourtant comme cela qu’il prend les choses. Georges ne m’a plus adressé la parole depuis dimanche, docteur.
Il voit des larmes couler de ses yeux trop brillants sans qu’elle arrive à les retenir :
— Pourquoi, Georgette ?
— Je ne sais pas. Il n’a rien dit, docteur, et je m’en veux tellement de ce qui s’est passé….
La fin de sa phrase se perd dans un mélange de sanglots et de mots. Dans un mouvement de pudeur inutile, elle se cache le visage dans ses mains. Ses fines épaules sont secouées par des spasmes silencieux. Postat se lève alors pour passer de l’autre côté du bureau en venant s’assoir sur la deuxième chaise capitonnée. Il avance une main apaisante ; Georgette est si menue que la paume recouvre presque la moitié de son dos
— Mais que pouviez-vous faire Georgette ? Je vous ai vus tous les deux, avant que Georges ne s’en prenne à Feuille. Il vous trainait littéralement par la main...
— Je n’aurais pas dû le laisser aller là-bas ! J’aurais dû le défendre…
Postat se rapproche encore et la prend par les épaules pour la relever. Elle sent la vanille. Comme elle garde encore la tête baissée, il soulève son menton de son index pour la forcer à le regarder, et plongeant ses yeux dans le champ de lavande, il lui répète de sa voix grave et rassurante :
— Vous ne pouviez pas l'en empêcher, Georgette.
Il détache alors une feuille de la boîte de kleenex qu’il a toujours sur son bureau et essuie doucement les larmes qui maculent les joues de sa patiente. Comme elle se laisse faire, du dos de son autre main, il caresse la joue encore humide, puis approche ses lèvres de celles de Georgette. Elles n’ont que le temps de les effleurer avant qu'elle se recule en le repoussant :
— Non, docteur, il ne faut pas. Je suis désolée.
— C’est moi qui le suis. Excusez-moi, je n’aurais jamais dû vous embrasser…
Il se relève pour regagner son côté habituel de bureau, savourant sur ses lèvres le goût fraise du gloss de sa patiente. Bien que déçu, il se satisfait de la réaction plutôt modérée de Georgette Marsouin. Après tout, « Il ne faut pas » est très différent de « Je ne veux pas ».
Rien n’est perdu."
Et sinon j'ai passé hier le cap des 200000 cec, BMAPP commence à peser son poids ^^