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Le blog de lesmotsdePenelopeChester.over-blog.com

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J'avais envie de créer un endroit où parler de mes projets d'écriture comme une sorte de carnet de bord. C'est l'objet de ce délit(re). Un espace de liberté, sans rythme ou contenu défini en dehors de ce qui a trait à l'écriture, la mienne et celle des autres.


Une drôle de séance

Publié par Pénélope Chester sur 13 Juin 2017, 08:14am

Catégories : #Au boulot !

Une drôle de séance

Les habitués de ce blog et de ce que j'écris connaissent ma passion immodérée pour les psys, quel que soit le côté du bureau où ils se tiennent.

Je me suis amusée à mettre en scène des vrais méchants, psychopathes ou paranoïaques, et des psychiatres ou psychologues pas forcément aussi équilibrés qu'on aimerait le croire.

Dans Cuisine et Correspondance, Rose mon héroïne voit plusieurs fois par semaine un psychanalyste, et parfois ça dérape...

J'ai fêté hier le cap des 45000 mots et des 250 000 cec, donc j'ai dépassé la moitié du roman (a priori) et surtout j'ai enchainé une semaine d'écriture ou de travail sur le manuscrit par le biais d'ywriter ce qui mérite que je vous mette un extrait, comme promis.

Vous l'aurez probablement deviné, il met en scène Rose et son analyste :

Rose a sa voix de petite fille quand elle avoue :

— J’ai fait une bêtise docteur…

— Quelle bêtise ?

— Vous ne me gronderez pas si je vous le dis ?

— Quelle bêtise !

Rose se pelotonne sur le divan et cache ses yeux de ses paumes, effrayée par la voix qui gronde de son analyste :

— Vous me faites peur quand vous criez comme ça…

Il soupire et lui répond, impatient :

— Parlez, alors !

Après une courte hésitation, Rose se lâche de sa petite voix :

— Je suis allée sur le blog de ma mère…

Son analyste bouge dans son siège, mais Rose n’ose pas enlever les mains de ses yeux pour voir ce qu’il fait, il a l’air trop fâché. Elle attend la suite, une question en l’occurrence :

— Pourquoi ?

Il s’est levé puisque la voix vient de haut, mais Rose garde ses yeux cachés pour répondre aussitôt d’un ton assuré :

— Mais parce que je l’aime !

Il n’est pas de son avis :

— Vraiment, tu es sûre ?

Elle parle trop fort alors qu’elle perçoit sa présence juste à côté, mais elle n’a aucun doute sur ses sentiments :

— Oui !

— Moi, je crois que tu es une méchante fille, Rose !

La voix est si proche qu’elle se redresse pour se protéger de la menace qu’elle sent peser sur elle. Est-ce que son analyste pourrait vraiment lui faire du mal ? Quand elle ose enfin regarder vers lui, il est là qui la toise d’un air terrifiant aussi elle crie autant pour lui répondre que pour l’empêcher de la blesser :

— NON !

Les yeux exorbités du psychiatre sont de la même couleur rouge sang que les murs du bureau. Une épaisse fumée aux odeurs de pomme flotte dans le cabinet, exhalée par la pipe de bois clair du docteur Boyer. Debout pour lui faire face, il porte une blouse blanche au-dessus de son habituelle chemise à col mao et tient à la main une paire d’immenses ciseaux. Les lames sont longues de près d’un mètre. Rose se lève difficilement du divan sur lequel elle a l’impression d’être collée, pour échapper à sa punition. Elle sort de sa poche les deux billets de vingt euros mais elle ne sait où les poser, il n’y a ni téléphone ni boite de mouchoirs sur le bureau. Seulement un verre dans lequel flotte un dentier et un énorme bocal de formol contenant un fœtus bicéphale. Elle jette l’argent sans plus s’occuper de sa destination. Dans son dos, son analyste rit d’une voix d’outre-tombe qui n’a plus rien à voir avec celle qu’elle lui connait. Elle n’ose pas se retourner. Vite, elle doit sortir ! Elle ouvre la porte pour s’enfuir, mais s’enfonce dans le tapis du couloir comme dans des sables mouvants, tandis que la sonnette de la porte d’entrée retentit une, deux, trois fois…

Rose se réveille haletante et en sueurs ; elle inspire un grand coup avant de réaliser que c’est le téléphone de la chambre de garde qui l’a réveillée.

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